Après des études d'art, j'ai abordé le travail des métaux chez "les Compagnons du Devoir du Tour de France" de Saint-Etienne. Passionné par les armes anciennes et les couteaux d’art, j'ai effectué une formation de forge à Lyon, où j'ai conçu et façonné des pièces de ferronnerie d’art d’exception cinq années durant, abordant régulièrement la sculpture sur acier, le repoussage au marteau, la technique de l’orbe-voie et d'autres, inhérentes à la ferronnerie de style.
Mon temps libre m'a alors permis de me perfectionner au travail du damas, d'approfondir mes connaissances métallurgiques, et de participer à une reproduction archéologique de fabrication de l’acier Wootz.
Dans le but de parfaire ensuite mes savoir-faire et mon expérience avant d’installer mon propre atelier, j'ai effectué en trois ans une formation de coutellerie d'art, sous l’égide du ministère de la culture, et appris parallèlement la fonte de bronze à la cire perdue, l’orfèvrerie, et l’élaboration d’aciers archéologiques en formations plus ponctuelles.
En hiver 2006 j'ai installé et organisé mon atelier à Saint-Clair sur Galaure, dans un lieu chargé d’histoire métallurgique et patrimoniale depuis le Moyen-Âge, et débuté une activité de coutellerie d'art à temps plein depuis 2009 sans cesser d'évoluer et d'apporter davantage à mes créations tant sur le plan technique qu'artistique.
les aciers
Le damas: C'est un acier hétérogène, obtenu par le forgeage de deux aciers aux propriétés et compositions différentes. Les pièces, après polissage, sont trempées dans un acide qui révèle la structure de la matière élaborée à la forge. Le motif ainsi obtenu n'est donc pas une gravure ou une décoration de surface, mais le reflet des déformations internes de l'acier.
L'acier de bas fourneau: Il est fabriqué à l'atelier à partir de minerais de fer locaux, issus d'anciens gisements du Bugey ou des Alpes, suivant une technique remontant à l'âge du fer. Ses qualités mécaniques sont impressionnantes: il contient des inclusions non-métalliques qui lui confèrent une dureté bien supérieure à celle des aciers issus de l'industrie.
Le wootz: C'est l'acier qui a donné naissance au terme "damas". Fabriqué en Europe centrale et au sud de l'Inde, il était forgé, mis en forme et utilisé au Moyen-Orient. Il s'agit d' un acier hétérogène qui possède des marbrures rappelant le damas actuel (c'est cette similitude qui a causé une confusion de termes). C'est le premier acier auto-trempant de l'histoire, d'une dureté et d'une souplesse sans égales. Son élaboration est très longue et complexe. Le métal est fondu en creuset puis subit de nombreux traitements thermiques qui se poursuivent au cours du forgeage. Le but est de développer des cristaux surdimensionnés de carbure de fer.